Le Prophète Mohammed, paix et salut sur lui, a dit : « Dieu aide Son adorateur tant que celui-ci aide son frère. »[1] ; « Le croyant est pour le croyant comme l’édifice dont une partie supporte l’autre »[2].

Deux enseignements ressortent de ces deux paroles prophétiques. Le premier, c’est que le croyant s’aide lui-même d’abord lorsqu’il aide les autres. En effet, la volonté divine a miraculeusement fait que la liberté individuelle ne puisse se réaliser, que grâce à une abnégation de soi et une renonciation à ses biens au profit des autres. L’idée n’est aucunement de devoir   s’effacer   ou de faire don de tous ses biens, mais de faire obstacle à son égocentrisme et à son avarice.  Ainsi, pour l’Homme désireux et voulant s’engager dans   cette voie difficile, Dieu éclaire le chemin et dit, exalté soit-Il :[Et qui te dira ce qu’est la voie difficile? C’est délier un joug [affranchir un esclave], ou nourrir, en un jour de famine, un orphelin proche parent ou un pauvre dans le dénouement. Et c’est être, en outre, de ceux qui croient et s’enjoignent mutuellement l’endurance et s’enjoignent mutuellement la miséricorde.][3].

La délivrance individuelle exige principalement que le fidèle mette au service des nécessiteux et des démunis, ses efforts et ses biens. Ainsi, plutôt que d’être le prisonnier de caprices enfantins, d’un égo orgueilleux et jouissant des plaisirs de ce bas-monde, il s’élève spirituellement et goûte à la douceur de la maturité, telle une chenille qui, en acceptant de mourir, renaît sous les traits d’un joli papillon. C’est comme si le Hadith prophétique laissait entendre : aide ton prochain et tu verras que la mort de ton égo laissera place à la beauté d’une autre vie ![Et tout ce que vous dépensez de vos biens sera à votre avantage, … Et tout ce que vous dépensez de vos biens dans les bonnes œuvres vous sera récompensé pleinement. Et vous ne serez pas lésés.][4].

Le deuxième enseignement montre qu’au-delà de l’accomplissement individuel, l’entraide est également une action importante pour le bien-être de la communauté. Autrement dit, sa bonne santé est liée au soutien mutuel de ses membres.

« Les croyants, dans l’amour, l’affection et la miséricorde qu’ils se portent, sont comparables à un seul corps. Lorsqu’un membre est affecté, c’est l’ensemble du corps qui ressent la douleur et s’enfièvre »[5]. Rappelle le Prophète, salut de Dieu sur lui.

Facilitatrice des liens sains et solides, garante de la santé et de l’unité du groupe, l’entraide prévaut ainsi sur l’acte d’adoration individuelle. De même que le fidèle, utile aux autres, est davantage aimé de Dieu. Ibn ‘Omar rapporte qu’un homme est venu trouver le Messager de Dieu, paix et salut sur lui, et lui a dit : « Ô Messager de Dieu ! Quelles sont les personnes ainsi que les actions que Dieu aime le plus ? ». Le Messager de Dieu a répondu : « les gens les plus aimés par Dieu sont ceux qui sont les plus utiles aux autres et les actions les plus aimées par Dieu sont celles qui participent à donner de la joie à un musulman, soit en le soulageant d’une détresse, en remboursant une dette à sa place ou en soulageant sa faim. En fait, si je marche avec un frère pour quelque affaire qu’il a, cela m’est plus souhaitable que de faire une retraite spirituelle dans cette mosquée (celle de Médine). »[6]


[1] Rapporté par Muslim

[2] Rapporté par Al-Bukhari et Muslim

[3] Sourate 90 : Versets 12/17

[4] Sourate 2 : Verset 272

[5] Rapporté par Al-Boukhari et Mouslim

[6] Rapporté par At Tabarâni, et Al-Albâni dit qu’il est bon. 

Categories:

Tags:

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *